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PERMATHERAPIE – Verdict n’est pas vérité (2)

Billet n°29 – Partie 2 – Viser ensemble à l’autonomie alimentaire comme terrain d’apprentissage du discernement ?

Reprenons les questions laissées en suspens dans la partie 1 de ce billet, en lien ici.

C’est quoi le discernement ? Comment procède-t-on pour discerner ? Pourquoi ?

Le discernement fait appel à beaucoup de finesse dans l’observation. Il requiert de regarder, d’observer de manière neutre, ce qui veut dire sans aucun jugement, sinon on reviendrait à la case départ.

Discerner c’est observer sans jugement, c’est regarder les faits, uniquement les faits dans un état d’être intérieur qui est neutre, en équanimité.

Cependant pour pouvoir discerner, il y a lieu d’avoir une base de connaissances car comment discerner quelque chose que l’on ne connaît pas, dont on ignore tout ? Si je ne vois rien, n’entends rien, ne goûte rien, ne touche rien, ni ne sens rien, je n’aurai aucune connaissance du monde dans lequel je vis n’est-ce pas ? Je ne discernerai rien du tout. Mais avec mes cinq sens ai-je pour autant la connaissance de ce qui m’entoure ? Non bien sûr.

Je dois aussi acquérir de la connaissance par l’expérience ainsi que par une recherche ciblée, que je peux appeler la quête, une focalisation de ma conscience, dans le but de connaître qui nous sommes, qui je suis, comment nous fonctionnons, comment je fonctionne, qui nous gouverne, qui me gouverne et qu’y a-t-il au-delà de la barrière de nos 5 sens. Cette connaissance va m’aider à discerner aussi entre interprétation des faits et les faits. Par l’expérience, le vécu de la connaissance, la pratique, l’apprentissage, à nouveau par la focalisation de ma conscience, je vais être en mesure de ressentir, d’avoir des intuitions, des pressentiments, de la précognition et d’observer les résultats. Cela relève de la capacité à « lire les ondes » celles qui apportent harmonie ou disharmonie, celles avec lesquelles je m’accorde, ou celles avec lesquelles je ne m’accorde pas.

Pourquoi donc apprendre à discerner ? Pour être libre de choisir.

Par exemple : affirmer comme une vérité que je n’ai pas le choix, n’en est pas une mais le verdict d’un jugement basé sur une croyance (mon référentiel émotionnel) et non sur la connaissance, donc affirmer que je n’ai pas le choix est une croyance qui conduit à vivre que je n’ai pas le choix. La croyance est guidée par le jugement qui comme nous l’avons vu n’est pas vérité mais verdict ! Le tout enveloppé d’émotions perturbatrices qui embrument le discernement.

A chaque instant, par mes choix, je détermine le sens, le contenu et la direction de chaque instant de ma vie. C’est quoi le sens de la vie ? Personnellement j’en ai trouvé un essentiel : être au service (et aussi grandir spirituellement, c’est-à-dire élever mon état d’être conscient, détaché de la matière, bien que vivant dans la matière, relier en quelque sorte la matière et l’esprit. Le billet 23 traite de ces sujets, en lien ici.)

Être au service, mais de qui ou de quoi ? C’est là que savoir discerner est indispensable pour donner sens à sa vie, pour nourrir son âme : être au service d’Autrui ou au service de soi uniquement?  Le service d’Autrui nous appelle à partager, à respecter, à équilibrer les échanges ; le service de soi pousse à engranger, à prendre toujours plus sans échanges, sans fin, à se servir, à se nourrir sans redonner.

Vous pouvez penser qu’il est facile de discerner entre les deux options et facile de prendre la première, celle du service d’Autrui ! Détrompez-vous, il est excessivement complexe de discerner qui l’on sert, c’est un apprentissage de longue haleine, car l’ego, le mental, les émotions, notre envie de faire du bien, de secourir, de donner sans compter; nos besoins absolus d’être aimé, reconnu, flatté, récompensé, nous empêchent de voir à qui nous avons donné notre confiance : à une personne qui s’est simplement déclarée au service, comme bon nombre de leaders, dans ce cas comment connaître son intention cachée ?

Ainsi apprendre le discernement nous ouvre un champ de possibilités bien plus grandes où notre liberté de choix peut s’exprimer dans le but de grandir en conscience au service d’Autrui, au bénéfice du vivant, au bénéfice de l’Autre et de la Terre.

Méthode pour apprendre à discerner.

Il faut d’abord décider de partir en quête, ce que j’ai appelé le chemin vers Soi ou la Noble Tâche, aidé en cela par les vertus de la volonté, de la persévérance, de l’ouverture d’esprit et obligatoirement de la vigilance. Ce sont quatre des douze vertus de la Noble Tâche du travail sur soi. La roue des vertus est en lien ici.

Apprendre à observer, sans jugement, sans interprétation, sans justification, les faits, juste les faits ; observer les cohérences entre les paroles et les actes, la présentation d’une réalité (par les media par exemple) et les faits ; apprendre à ressentir ce que cela fait dans son corps lorsque qu’une émotion se déclenche ; observer l’état de ses pensées et ce qu’il s’ensuit juste après ; repérer les comportements de type psychopathique c’est-à-dire ceux où la séduction, l’assurance, l’autorité, le discours ne sont pas en cohérence avec les actes ; s’apercevoir des oxymores comme par exemple : « pour votre sécurité je vous enferme derrière une grille pour vous protéger et surveiller tout ce qui bouge » ou encore affirmer que « la croissance est la solution à tous nos problèmes » alors que nous vivons dans un monde limité ; repérer les grands mouvements attractifs qui nous dévient de notre centre pour entrer dans une grosse bulle émotionnelle comme par exemple : les compétitions sportives, les films à suspens violents avec effets spéciaux et frissons garantis ; observer les moyens de la manipulation mentale comme par exemple : la publicité, la mode, le marketing, les informations triées. Cela fait du travail n’est-ce pas ? Et encore il ne s’agit que des faits de société, de notre environnement quotidien. Nous n’avons pas abordé ce qui se passe au-delà de nos 5 sens.

Apprendre à acquérir de la connaissance avec une grande ouverture d’esprit, en faisant jouer son discernement, ce qui représente un sacré challenge. Mais c’est en pratiquant que nous devenons des apprentis sages.

La connaissance s’acquiert par la lecture d’ouvrages, d’études et recherches réalisées par des personnes ayant déjà fait ce chemin de compréhension de qui nous sommes et de ce et ceux qui nous gouvernent, les sources d’informations sont très diversifiées.

La connaissance s’acquiert aussi par ce qui nous habite. A partir du silence intérieur, de l’écoute intérieure, de l’écoute et de l’observation de la nature, également par ce dont on a l’intuition, la précognition, ou ce que l’on découvre par la pratique. J’aime bien dire que les plus grandes découvertes sont à propos de soi.

Apprendre à pratiquer, c’est à dire à le vivre. C’est tout l’art du travail sur Soi.  C’est apprendre à discerner une Vérité d’une croyance, d’une opinion, d’un mensonge, d’une falsification, d’une manipulation, d’une idée préconçue, d’une interprétation, d’un conditionnement, d’une justification, d’un automatisme réactionnel. Le simple fait d’avoir en tête ces dix mots vous servira de guidance. L’émotion ressentie ou pas devant chacune des situations pourra vous éclairer. Cette pratique s’applique à soi, par l’auto-observation et à l’extérieur de soi par l’observation des faits.

Comme terrain d’exercice de pratiques,  il y a la vie de famille, la vie au travail, la politique, les religions, les media, les distractions, la vie associative, et …l’alimentation !

Viser l’autonomie alimentaire est aussi tout un domaine de travaux pratiques qui nous fait sortir des croyances, de la manipulation, des mensonges, du conditionnement, de la justification, des automatismes, des idées préconçues et autres interprétations, de la falsification et des débats d’opinions et qui demande aussi l’acquisition de connaissances.

Alors bon courage pour débuter si vous en avez le cœur et vous vous rendrez compte que si vous commencer à fortifier votre discernement, vous serez amenés à avoir d’avantage de connaissances et donc à pouvoir procéder à de nouveaux choix et donc à modifier à chaque instant le sens, la direction et le contenu de votre vie quotidienne.

Sabine Becker
19 août 2017

Crédit photo : Sabine Becker

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2 thoughts on “PERMATHERAPIE – Verdict n’est pas vérité (2)

  1. Bonsoir Sabine,
    Je re’lis avec plaisir ton billet et il me semble que nous oublions les 7 autres sens comme celui de l’équilibre, du mouvement, de la parole, du moi d’autri etc…
    Et puis, ce discernement est aussi facilité par notre connection aux vérités universelles par l’intuition et la conscience de notre moi.
    Merci encore jm

    1. Bonjour JM,
      Merci pour ton témoignage. Il y a tellement à dire sur le sujet du travail sur Soi. Y aller par étapes est le mode que j’ai choisi car il ne s’agit pas seulement d’acquérir la connaissance mais de la vivre. A ce moment là tous nos sens se développent au delà effectivement, de nos 5 sens usuels.

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