6 – Vergers et jardins partagés

Les vergers et jardins partagés constituent de plus en plus des réponses pratiques et innovantes pour encourager l’autonomie alimentaire non seulement dans les milieux urbains, mais aussi dans les communes rurales. Ces espaces, souvent installés dans des espaces publics adaptés, permettent aux citoyens de cultiver leurs propres fruits, légumes et herbes aromatiques, réduisant ainsi leur dépendance aux chaînes d’approvisionnement traditionnelles et aux supermarchés. En cultivant localement leur nourriture, ils favorisent une alimentation plus saine et plus écologique dans un esprit d’entraide et de convivialité.

Les avantages de participer aux activités des vergers et jardins partagés sont multiples:

  1. Amélioration de la santé: La culture et la consommation de produits frais et biologiques améliorent la qualité de l’alimentation et encouragent des modes de vie plus actifs ;
  2. Renforcement du lien social: Ces espaces sont des lieux de rencontre et d’échange, favorisant la cohésion sociale et le partage de connaissances entre les participants et les habitants alentours ;
  3. Éducation environnementale: Ils sensibilisent les participants aux enjeux de l’agriculture durable et de la biodiversité, tout en offrant des opportunités d’apprentissage pratique à la production de nourriture dans le respect du vivant ;
  4. Création de richesse pour l’économie locale: En produisant localement, on crée de la valeur directement exploitable pour les participants au projet commun car il s’agit de nourriture saine qui est partagée équitablement au moment des récoltes. Ces denrées peuvent être consommées par les familles de manière quasi gratuite car ayant nécessité peu de frais et d’investissements. Mais elles peuvent aussi faire l’objet d’échanges sous forme de trocs par exemple.

Pour démarrer un nouveau programme de verger ou de jardin partagé dans sa commune, voici cinq conseils pratiques:

  1. Identification du terrain: Rechercher un terrain approprié, qu’il soit public ou privé, et obtenir les autorisations nécessaires auprès des autorités locales ou des propriétaires concernés. Cela peut être également une autorisation à obtenir auprès d’un office HLM ou d’un campus universitaire comme on peut le voir dans l’exemple ci-dessus avec les étudiants de Blois ;
  2. Mobilisation de la communauté: Organiser des réunions pour informer et impliquer les résidents, en recueillant leurs idées et contributions ;
  3. Création d’une association ou d’un collectif: Constituer un groupe de gestion responsable des activités quotidiennes et de la coordination des bénévoles. Il est indispensable de trouver une personne compétente sachant cultiver et ayant des qualités pour animer, mobiliser et transmettre les connaissances ;
  4. Recherche de financements: Explorer les subventions publiques, les partenariats avec des entreprises locales ou des campagnes de financement participatif pour financer le projet ;
  5. Planification et aménagement: Élaborer un plan de culture, en tenant compte des saisons, des types de plantes et de la rotation des cultures. Prévoir des espaces pour le compostage et la récupération de l’eau de pluie.

En suivant ces étapes, il est possible de créer un espace nourricier bénéfique pour la communauté, tout en contribuant à l’autonomie alimentaire et à un mode de vie plus durable.

Les vergers et jardins partagés ne sont pas seulement des solutions pratiques; ils incarnent aussi l’esprit de solidarité et de résilience face aux défis contemporains.

L’exemple du jardin partagé de Blois réalisé sous l’impulsion de Fabien Tournan et l’équipe Régénération Végétale avec les étudiants du campus universitaire illustre bien l’action 6 de la feuille de route de l’autonomie alimentaire intitulée « Vergers et jardins partagés ». Un chapitre complet est consacré à cette action contenant des conseils pratiques de mise en œuvre avec des illustrations de cas pratiques. Ce livre-guide est disponible sur le site des éditions Terre vivante.