3 – Agora d’agriculture urbaine


Description de l’action – Il s’agit de créer sur un terrain public au cœur de la ville, un espace d’éducation populaire ouvert à tous pour apprendre comment se mettre en route sur la voie de l’autonomie alimentaire avec tous les apports de la permaculture urbaine.

C’est ce qu’a réalisé la ville de Hsinchu sur l’île de Taïwan, à 100km au sud de Taipei, en proposant aux habitants, aux écoliers et aux acteurs associatifs de la ville, de venir régulièrement participer à des programmes éducatifs se déroulant toujours en trois temps : un apport théorique suivi de travaux pratiques pour finir sur des moments d’échanges ludiques et conviviaux. À proximité directe de cette agora, il est recommandé de co-créer une pépinière citoyenne sous des serres ou des polytunnels aménagés à cet effet, de sorte à faire participer la population à la reproduction des végétaux en grande quantité pour planter des arbres fruitiers dans les espaces urbains et créer des jardins potagers forestiers ainsi que des ceintures fruitières à proximité des habitations avec la participation citoyenne, rue par rue, placette par placette, quartier par quartier, ville par ville…

À terme, les villes végétalisées par l’action des habitants, sont amenées à devenir de futures cités nourricières connectées à des ceintures de maraîchage dans les espaces péri-urbains immédiats ainsi que dans les interstices urbains encore disponibles.

Les grandes villes comme Paris, ont choisi d’investir la culture maraîchère sur les toits plats des bâtiments publics, pour une surface d’environ 100 ha en 4 ans, de sorte à créer une filière économique de circuits courts d’approvisionnement de la capitale en nourriture issue de l’agriculture biologique. La municipalité de Paris fait également appel à des citoyens volontaires pour s’impliquer à co-créer la vision des projets d’aménagements futurs comme sur la place de la Nation au sein d’ateliers participatifs avec des responsables des services de l’urbanisme et des espaces verts. Une fois les projets arrêtés, la mise en œuvre se fait également de manière participative avec des scènes d’un genre nouveau où l’on peut voir des habitants casser du bitume de manière tout à fait légale, pour végétaliser l’espace public, à l’instar des “Manges-Trottoirs” de Montréal.

Conseils de réalisation – Une photographie aérienne de l’agora d’Hsinchu a été prise par un drone pour montrer la dynamique qui se déploie dans la ville. La position centrale de cet espace pédagogique fait partie des conditions de réussite de l’objectif poursuivi en réalisant cette agora : associer un maximum de gens à la mise en route de l’autonomie alimentaire de la ville. À titre d’exemple, cette agora mesure 800 m2 et peut accueillir entre 40 et 60 personnes chaque jour dans les différents ateliers thématiques. Elle se déploie en plein air avec un abri en cas de pluie. Des chaises pliantes sont mises en place par les participants. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, le maire participe régulièrement aux travaux pour montrer l’exemple et impulser la dynamique collective. La presse est associée à l’ensemble des actions de sorte à faire connaître l’intérêt de la démarche au plus grand nombre.

Au sein de cette agora aménagée spécialement pour l’agriculture urbaine, on trouve un espace pédagogique pour l’enseignement avec des panneaux d’exposition, un milieu humide artificiel pour découvrir le fonctionnement d’une zone écologique de biodiversité en ville, des espaces de plantation pour apprendre les différentes techniques de jardinage en permaculture, ainsi qu’un local technique pour abriter les matériels et des toilettes sèches.

Une spirale végétale de permaculture peut aussi offrir la vision du déploiement progressif de la végétalisation urbaine dans la ville, avec notamment, l’ouverture d’un vaste chantier participatif visant à créer une forêt nourricière. Une telle action est très valorisante pour les agents techniques du service des espaces verts qui sont amenés à être formés pour devenir des animateurs en agriculture urbaine.

Il est possible d’associer les animations de l’agora aux programmes des activités touristiques de la ville en ouvrant des espaces particuliers dédiés aux visiteurs ou à des manifestations culturelles et aux rencontres.

NB – Pour les collectifs de citoyens désirant réaliser une agora d’agriculture urbaine ouverte à tous alors que la municipalité ne souhaite pas y participer, il est possible de commencer à petite échelle le processus d’éducation populaire sur un terrain appartenant à une organisation autre que la ville dont le propriétaire peut être un service de l’État, une association d’intérêt général, un évêché ou un presbytère, un parc de musée, un terrain privé mis à disposition, etc. Dans ce cas, il est recommandé de faire porter l’action par une association existante ou créée à cet effet, de sorte à avoir de la visibilité sur le plan collectif.

Liens pour aller plus loin –

Découvrez le webinaire N°1 des Rencontres de l’Autonomie Alimentaire sur le thème de l’agora d’agriculture urbaine en LIEN ici.

Pour le TUTORIEL de formation à la création d’une agora d’agriculture urbaine, c’est EN LIEN ICI.

Vous pouvez aussi participer aux travaux de l’action 3 en rejoignant le groupe Facebook “Agora d’agriculture urbaine” en LIEN ici.