Billet n°5 – La vertu de la volonté –
Continuons ensemble notre voyage au cœur des vertus de « la noble tache » du travail sur soi.
Aujourd’hui, après la vertu du partage, je vais aborder le pays de la volonté, puis viendra sa sœur la persévérance, et leur compagne la douceur.
En effet, ces trois vertus marchent de concert.
Sur l’ordonnancement harmonieux figurant sur l’infographie des vertus, vous avez pu constater que la volonté est en bas, c’est sur elle que s’appuient les autres vertus.
Sur sa droite la persévérance, sur sa gauche la douceur.
En quoi la volonté est-elle une vertu ?
La volonté est une vertu car elle est en moi et non à l’extérieur de moi, elle ne dépend que de moi, elle ne peut m’être retirée par quelqu’un d’extérieur à moi.
A chaque instant de ma vie, j’ai le choix de faire, ou pas, de décider ou pas.
Je suis le seul responsable de ma volonté.
Comme c’est la première des vertus, comment peut-elle s’enclencher, arriver en moi, avant même d’avoir commencé à travailler sur soi?
Eh bien, en disant ça suffit ! J’arrête de souffrir, d’être las, d’être isolé, en colère, frustré, de me sentir un moins que rien…
C’est un choix, une décision, une intention, un pacte avec soi-même qui peut opportunément faire suite à une rencontre, une lecture, un film…
Que m’amène-t-elle ?
Une force de redressement, d’action, de courage, de discipline.
Elle me permet d’atteindre les objectifs que je me suis fixé en donnant vie à mes intentions, mais aussi et surtout, elle me donne l’occasion de me recentrer sur ce qui est juste pour moi, afin d’éviter de me laisser embarquer sur un bateau que je ne souhaite pas prendre.
TROUVER CE QUI EST JUSTE POUR SOI EST TOUT UN PROCESSUS
C’est un parcours de vie qui me demande vigilance, discernement, intégrité, mais aussi paradoxalement abandon aux forces supérieures.
Le travail sur la volonté m’amène donc à jouer en finesse pour ne pas appliquer cette énergie personnelle à n’importe quoi et n’importe comment.
Elle me demande d’avoir une vision claire, au même titre que je dois être clair avec moi-même lorsque je partage, comme nous l’avons vu dans le billet n°4.
Je suis donc amené à travailler sur la distinction entre le vouloir vertueux, source de développement et d’élévation et le vouloir perturbateur pour moi et les autres.
Le vouloir vertueux me demande de définir clairement mon intention.
Par exemple, que ma vie soit une bénédiction au bénéfice des autres, de la vie, de la Terre, de la création, et non une malédiction; qu’elle serve la vie à chaque instant.
Là plusieurs routes sont possibles en fonction des talents, des dons, des goûts de chacun (enseignement, soins, arts, agriculture, accompagnement social, production de la nourriture…).
Peu importe le secteur d’accomplissement et de création, seule compte ma posture intérieure, silencieuse, convenue avec moi-même.
En conséquence, cela va me demander d’enclencher ma noble tache du travail sur soi, et donc d’avoir la volonté pour la mener à bien, en toute humilité et transparence.
Le vouloir non vertueux s’applique à quelque chose d’extérieur à soi, il est fondamental de le voir.
Dans ce travail en finesse, je dois voir lorsque je suis dans le vouloir changer ce qui est, donc ce qui a été, le vouloir du contrôle, de la domination, de la manipulation, de l’influence, du jugement.
Qu’est ce qui m’empêche d’avoir de la volonté ?
La reproduction du « toujours plus comme avant »(1).
L’habitude, la répétition, la routine, l’endormissement, le découragement, la fatigue mentale, le laisser-aller, le manque de confiance, le manque de foi en la vie, de foi en moi, l’ignorance, tout ce qui enclenche un enfermement de plus en plus important, me conduisant dans l’inconscience de la beauté de la vie et de la création, et dans l’ignorance du désastre pour moi et les autres.
Dès l’enfance, l’éducation doit être claire au sujet du vouloir pour soi ou du vouloir pour les autres.
La volonté doit être enseignée, au même titre que les autres vertus, car elle doit être cultivée avec tout ce que cela comporte.
La volonté se travaille et donc elle demande une attention, une vigilance de chaque instant de notre part. Ce qui nous conduit à pratiquer la vertu de la persévérance.
Ce sera le thème du prochain billet
Sabine Becker
Le 20 avril 2016
* J’ai emprunté cette expression à Michael Roads, un jardinier conscient dont je vous invite à faire connaissance.
Crédit photos: Incredible Edible Todmorden – Quand la volonté partagée crée une nouvelle réalité.
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