Billet 24 – Être autonome et collaboratif –
Continuons à travailler dans le cadre de la Permathérapie – prendre soin de Soi, de l’Autre et de la Terre.
Vous savez maintenant que prendre soin de Soi, consiste à enclencher un travail sur soi. Celui-ci revient à s’exercer, disons à s’entraîner tel un athlète de haut niveau, selon différentes pratiques de développement personnel mais qui, pour être réellement efficaces, doivent passer inévitablement par la connaissance de notre propre fonctionnement mental et émotionnel.
Une des voies que je propose est décrite dans le précis de Permathérapie « La noble tâche du travail sur soi » accessible ici.
Pourquoi avons-nous marié permathérapie et autonomie alimentaire des villes à l’horizon 2020 ?
Le billet 19 « Prendre soin de Soi, de l’Autre et de la Terre peut mener à l’autonomie alimentaire » a abordé cette question que nous allons compléter pour avancer un peu plus profondément dans le sujet de l’autonomie personnelle lorsque nous sommes confrontés au partage et à ce que l’on appelle l’open source.
L’autonomie alimentaire des territoires passe par une action collective, une vision partagée et des décisions communes, mais également par des décisions individuelles.
Ces dernières sont directement liées à notre propre niveau d’autonomie c’est-à-dire de non-dépendance à des habitudes, des croyances, des limitations, des barrières personnelles qui nous empêchent de nous extraire du système dominant, nous faisant croire que c’est comme ça, qu’on n’y peut rien.
Pour autant, l’autonomie personnelle sur les plans affectif, émotionnel ou matériel ne doit pas nous faire occulter notre capacité à être collaboratif.
Alors comment parvenir à l’équilibre : être autonome et collaboratif ?
Cette question m’est venue alors qu’un ami Facebook témoignait de son désir de devenir permaculteur. Il souhaitait travailler en équipe, c’est-à-dire ne pas être seul. Il a alors rencontré quelqu’un, mais fut déçu par cette personne et n’a pu poursuivre son projet, se mettant ainsi à douter. Il nous disait qu’il avait été déçu par cette personne.
Que s’est-il passé ? Dans la réalité je ne le sais pas, mais cette situation m’a fait réfléchir et me donne l’occasion de rédiger ce billet.
La demande de collaboration était-elle juste à ce moment-là ? La personne qui a demandé était-elle vraiment autonome ou demandait-elle de l’aide pour compenser quelques peurs et manques chez elle afin de « profiter ». Travaillait-elle sans attentes particulières, si ce n’est de partager le travail en donnant le meilleur de soi ?
Voilà la question. Arriverons-nous à co-créer, à collaborer, à travailler en équipe de manière équilibrée pour chacun si nous n’avons pas effectué ce travail sur notre propre autonomie qui passe aussi par notre équilibre émotionnel.
Bien-sûr l’entraide permet d’avancer, mais comme dit le bon vieux dicton « aide-toi et le ciel t’aidera ».
L’autonomie alimentaire des territoires va bien au-delà du simple besoin de répondre à la sécurité alimentaire, c’est une manière d’avancer ensemble dans le respect de Soi, de l’Autre et de la Terre.
Respect de Soi en ingérant une nourriture saine, de l’Autre en ne fabriquant pas de produits nocifs ou en les cautionnant en les achetant, et de la Terre en respectant les équilibres globaux grâce à une consommation sobre, des déplacements doux, la faible production de déchets, mais également une reliance harmonieuse à la terre lorsque nous jardinons et plantons.
Par le fait de travailler sur l’autonomie alimentaire, toute une chaîne de cercles vertueux se met alors en marche, impactant l’organisation du territoire, ainsi que celles des transports par la mise en œuvre de circuits courts, de l’économie locale et du tissu social. Des vocations voient le jour pour répondre à la demande localisée bien mieux identifiée.
Pour être encore plus clair dans cette approche d’être à la fois autonome et collaboratif, je vous invite à aller chercher au fond de vous quel sens vous donnez au don que vous faites quand vous êtes collaboratif. C’est l’objet d’un prochain billet (25).
La voie de l’autonomie et de la collaboration aide à effacer la peur du manque et la compétition.
Ainsi, dans le cadre de l’autonomie alimentaire des territoires, le positionnement de chacun sera fondamental. Ce challenge individuel et collectif constitue donc un superbe terrain d’entraînement !
Le mode open source pour être vertueux demande à être équilibré et cet équilibre passe par soi.
A chacun de faire son expérience. Si vous souhaitez partager ce que vous avez appris au cours de votre expérience d’agriculture open source vous pouvez le faire ici.
Merci.
Sabine Becker
24 avril 2017
Crédit photo : Sabine Becker. Courge, pommes de terre, basilic cohabitent dans la marelle nourricière.
Ce billet vous a plu, vous aide dans votre cheminement, vous aimez l’open source? Nous vous invitons à nous soutenir en faisant un don à l’association « Les Cercles vertueux – Prendre soin de Soi de l’autre et de la Terre ». Merci.