Billet 46 : Créativité et harmonie
Figurez-vous que lorsque je me suis attelée à rédiger ce qui aurait pu être le 46ème billet destiné à être publié sur ce site, je me suis rendue compte qu’il se transformait, au fil des jours, en un long roman ! Eh oui ! Plusieurs mois de créativité sous mes doigts. Que va-t-il devenir ? Pour l’instant, je ne le sais pas exactement, on verra bien.
Depuis, je me suis accordée quelques temps de repos, et aujourd’hui, je reprends cette écriture évolutionnaire au fil de ces billets.
J’ai envie de parler de la valeur. Parler n’est pas le mot exact, je devrais dire écrire au sujet du concept de la valeur.
Lorsque j’entends les informations actuelles au sujet de la super inflation, c’est-à-dire, de la hausse des prix, je me rends compte que, lorsque je vais à la pompe, la valeur en euros de mon plein de carburant a augmenté, il en est de même pour la nourriture que j’achète.
J’entends aussi dire que l’euro a perdu de sa valeur face au dollar : 1 euro vaut 1 dollar, soit environ 20 centimes de moins qu’il y a quelques temps. Je vois bien que cette valeur est relative, car elle est rapportée à 1 dollar américain. D’un côté mon plein d’essence a une valeur en euros qui a augmenté, de l’autre l’euro a perdu de sa valeur !
Nous pouvons prendre aussi comme exemple illustratif, la valeur d’une action boursière. Celle-là, fluctuante, peut être visualisée à l’aide d’une courbe entre deux droites, perpendiculaires entre-elles, indiquant d’un côté une valeur numérique, et de l’autre le temps qui s’écoule. Lorsque le bienheureux qui a su récupérer sa mise au bon moment, empoche la plus-value effectuée, a-t-il conscience de la perte de valeur qui a affecté quelqu’un, quelque part sur cette planète ? Non, ce peut être un emploi perdu par exemple, ou une moindre valeur versée pour un même travail.
Alors, c’est quoi au juste cette valeur ?
Est-elle réelle, objective, absolue ? Bien sûr que non !
Certains vous diront très « spirituellement » : « Oh, tu sais Sabine, dans ce monde, tout est changeant, impermanent même » disent-ils, et de poursuivre leur propos par ceci : « Ce qu’il y a de permanent, c’est l’impermanence ! », donc la valeur fluctue ! CQFD !
Alors c’est quoi au juste la valeur ? Quelque chose qui bouge, de relatif ?
Ce n’est pas une valeur alors, mais juste « un attrape mouches » pour ceux qui ne voient pas encore l’illusion dans laquelle la civilisation, dite développée, technologique et tout, et tout, nous laisse nous maintenir allègrement, avec son lot justement… de désillusions. Illusions… désillusions… S’il y a désillusion, c’est bien qu’il y avait illusion, donc non réalité.
Et oui, il faut bien l’admettre, nos dirigeants, en qui je croyais qu’ils avaient de la valeur, ne parviennent pas à maintenir une économie stable, ils ne maintiennent pas la paix, ni sain l’environnement, etc… tout ceci malgré leurs beaux discours qui parlent de valeurs.
Bien, je suis donc partie en quête de ce qui crée une valeur réelle que je définis ainsi : manifestation d’une créativité entraînant une bonification quantitative et qualitative dont toute personne, invariablement, peut bénéficier dans l’instant ou dans le temps, et ce, dont le résultat est supérieur à la somme des intrants qui y ont été mis.
Éclairons ceci en prenant l’exemple de la création d’une agora d’agriculture urbaine. Pour comprendre ce qu’il en est, je vous invite à suivre le lien ICI pour consulter le tutoriel qui décrit ce qu’est ce type d’agora.
L’agora d’agriculture urbaine est l’action 3 de la feuille de route des 21 actions pour se mettre en route sur la voie du retour à l’autonomie alimentaire, en lien ICI
Une agora est une création réelle, sur un terrain donné, accolée à un jardin partagé, qui permet la rencontre entre personnes, pour échanger, partager, s’instruire, travailler ensemble à créer de la nourriture, et bien d’autres choses encore à la discrétion de ses hôtes. Il y a ici création de valeur. Quels sont les intrants ? Les petits équipements tels que bancs, tables, pare-soleil, local à outils, tableau de messages, et les plants, graines, biomasse, arrosage pour le potager. Ce n’est pas grand-chose, et pourtant, la valeur produite par ceux-ci se développent sur plusieurs plans : matériel – la nourriture produite, ou immatériels – sa propre reconnexion à la terre nourricière, amitiés, moments passés à partager, à rire, à manger, à écouter de la musique, voire des conférences, à jouer, à s’instruire, à être en apprentissage, à apprendre à produire des graines reproductibles. On y voit aussi le retour de la biodiversité, et le développement ou l’essaimage d’autres projets… Il y a également des rencontres improbables, des unions, des découvertes, des apprentissages nouveaux, et tout ceci, pouvant être transmis à d’autres, et notamment aux enfants, dans la joie et la bonne humeur retrouvées. C’est infini et personne ne pourra en mesurer l’impact réel.
L’agora d’agriculture urbaine de Cahors en est un exemple parfait bien réel, où l’intelligence collective a créé de la valeur. Allez voir la photothèque postée sur leur page Facebook Autonomie alimentaire Cahors, en lien ICI
Cette création de valeur réelle est possible grâce au fait qu’elle porte en elle harmonie.
L’harmonie crée de la valeur réelle. Sans harmonie, il n’y a pas création réelle et donc pas de valeur.
L’harmonie est générative de synergie, ce que l’on appelle parfois l’intelligence collective.
Alors comment atteindre cette harmonie pour faire en sorte que nous puissions être créateur de valeurs réelles au bénéfice du plus grand nombre ?
Ceci demande une inversion de la norme, adoptée par beaucoup, de cette civilisation mal embarquée sur le vaisseau de la compétitivité, de la prédation, de la spéculation et surtout des mensonges et autres mascarades.
C’est voir en soi quel est notre degré d’adhésion à ce système de fonctionnement mental qui se manifeste un peu partout et qui assimile la décadence – c’est-à-dire toutes les manifestations de l’involution – à de la valeur.
L’intelligence systémique n’a que faire de tout ça, elle sait !
Elle se manifeste à l’intérieur de nous dès lors que nous avons nettoyé notre activité mentale et émotionnelle de toutes les scories issues du conditionnement, des manipulations, des influences néfastes, du doute, des fortes émotions perturbatrices, des consentements divers et variés, en un mot de notre référentiel mémoriel fiché dans notre psychisme.
L’intelligence systémique sait qu’il est temps de débrancher la prise de ce conditionnement mental sous influence. C’est notre seule porte de sortie.
Pour ce faire, nous disposons de notre volonté, de notre vigilance, de notre persévérance et de toutes les autres vertus du travail sur soi, pour atteindre la douzième, celle de la connexion.
Connexion à quoi ?
Quand vous serez connecté, vous saurez !
Sabine Becker
16 juillet 2022
Crédit Photos : site Facebook Autonomie alimentaire Cahors, Claire Mauquié